Dívida e dinheiro na teoria do capitalismo e do estado em e a partir de Dleuze & Guattari : dinheiro contra o capital

Abstract

In this dissertation, we propose a reproblematisation of money that removes it from the natural given position in which it is often placed. Against the dogmatic image of money, which conceives it as a commodity, thing, or simple medium of exchange, we assert that it is a form of debt, instituted fiduciarily, relationally, and socially, being traversed by processes of subjectivation and libidinal investments, as well as active and reactive forces, powers, and potencies. This reconstruction of the problematic nature of money is carried out through the work of Deleuze & Guattari, framing them within a Marxist-Spinozist and accelerationist genealogy, as well as aligning them with neo-chartalism. We primarily draw on the monetary theory or philosophy of money produced by them, which is explained and explored throughout our text. To do so, we traverse the role of money and debt in the “universal history of contingency”: the territorial, despotic, and capitalist machines, as well as the role played by the war machine and the apparatus of State/capture within it. In the territorial machine, we encounter finite debts and what we call counter-money, while in the despotic machine (in the archaic State), also referred to as the tributary formation, we find money properly speaking, the unit of account imposed by the State through taxation, which will be transformed in the context of capitalism, where money becomes essentially decoded and decoding. Money, to the extent that it is time, becomes in modernity the very transcendental field in which subjectivation takes place. However, money is unequally distributed among the rich and the poor, creditors and debtors, capitalists and proletarians, majorities and minorities. These antagonisms are determined by the duality of money, a fundamental contribution of Deleuze & Guattari's theory of money: in capitalism, there is a flow of money referred to as finance money, which has the power to define possibilities and the future through control over others’ labor and desire, while there is another monetary flow, subordinate to the first, which is that of money as a medium of payment, a medium of exchange, a commodity. The money in the first flow is potent, while that of the second is impotent. This duality of money overdetermines the theory of surplus value and the exploitation and extraction of value, whether in Fordist wages or in the mass indebtedness of neoliberalism. However, we propose a reinstitutionalization of money and the monetary relationship that is communizing, a money of the common capable of reversing infinite debt to capital into infinite credit towards the common

Dans cette thèse, nous proposons une re-problématisation de l'argent qui le retire de la position de donnée naturelle dans laquelle il est souvent placé. Contre l'image dogmatique de l'argent, qui le conçoit comme une marchandise, une chose ou un simple moyen d'échange, nous affirmons qu'il est une forme de dette, instituée de manière fiduciaire, relationnelle et sociale, traversée par des processus de subjectivation et des investissements libidinaux, ainsi que des forces actives et réactives, des pouvoirs et des puissances. Cette reconstruction de la problématique de l'argent est réalisée à travers l'oeuvre de Deleuze & Guattari, en les inscrivant dans une généalogie marxiste-spinoziste et accélérationniste, tout en les rapprochant du néo-chartalisme. Nous faisons principalement référence à la théorie monétaire ou à la philosophie de l'argent produite par eux, qui est expliquée et explorée tout au long de notre texte. À cette fin, nous examinons le rôle de l'argent et de la dette dans “l’histoire universelle de la contingence”: les machines territoriales, despotiques et capitalistes, ainsi que le rôle joué par la machine de guerre et l'appareil d'État/capture en leur sein. Dans la machine territoriale, nous trouvons des dettes finies et ce que nous appelons la contre-argent, tandis que dans la machine despotique (dans l'État archaïque), également appelée formation tributaire, nous trouvons l'argent proprement dit, l'unité de compte imposée par l'État par le biais de l'impôt, ce qui sera hérité de manière transformée par le capitalisme, où l'argent devient essentiellement décodé et décodant. L'argent, en tant que temps, devient dans la modernité le champ transcendantal même de la subjectivation. Cependant, l'argent est distribué de manière inégale entre les riches et les pauvres, les créanciers et les débiteurs, les capitalistes et les prolétaires, les majorités et les minorités. Ces antagonismes sont déterminées par la dualité de l'argent, contribution fondamentale de la théorie de l'argent de Deleuze & Guattari: dans le capitalisme, il y a un flux d'argent dit de financement, qui a le pouvoir de définir les possibles et l'avenir, en contrôlant le travail et le désir des autres, tandis qu'il y a un autre flux monétaire, subordonné au premier, qui est celui de l'argent en tant que moyen de paiement, moyen d'échange, marchandise. L'argent du premier flux est puissant, tandis que celui du second est impuissant. Cette dualité de l'argent surdétermine la théorie de la plus-value et l'exploitation et l'extraction de valeur, que ce soit dans le salaire fordiste ou dans l'endettement de masse néolibéral. Cependant, nous proposons une réinstitutionnalisation de l'argent et de la relation monétaire qui soit communisante, un argent du commun, capable d'inverser la dette infinie envers le capital en un crédit infini en direction du commun.