Identidades figuradas na cultura do trabalho : a partilha da experiência visual e a construção da identidade operária através da produção imagética vinculada à imprensa operária e sindical no Brasil (1910-1935)

Abstract

Cette étude propose une analyse des façons dont la visualité critique a été insérée dans le mouvement ouvrier brésilien à travers la presse ouvrière et syndicale au début du XXème siècle, agissant comme un espace de partage sensible. L'objectif principal est de prouver que le projet de constitution d'une identité de classe au Brésil, s’est également assis sur une culture visuelle diversifiée détentrice d’une historicité particulière, en même temps qu’elle a traduit un effort pour créer des liens non seulement entre sujets politiques impliqués dans le mouvement, mais aussi avec une tradition figurative, dont les origines remontent à l'expérience française moderne de production et de reproduction de dessins politiques de profil contestataire. L'expérience visuelle produite par le contact entre le dessin ou la caricature et le spectateur est entendu comme un intervalle de temps dans lequel ont été préparées les conceptions particulières et collectives appartenant à la classe ouvrière. En ce sens, nous avons examiné un total de six publications nationales produites dans l'axe Rio de Janeiro - São Paulo entre les années 1910 et 1935, deux d’entre elles de contenu libertaire et anticlérical (A Lanterna et A Plebe), deux produites par un organisme syndical (O Cosmopolita et Voz Cosmopolita) et deux liés au Partido Communista do Brazil (A Classe Operária et A Nação). Méthodologiquement, nous avons décidé de travailler avec le classement thématique des gravures parce que nous pensons que cette approche est celle qui couvre le mieux le volume généreux d'images en notre possession et qui nous a permis d'établir des axes thématiques capables de mieux répondre à nos questions en profondeur, sans, simultanément, perdre de vue l'attention aux spécificités de ces images. À travers des recherches développées sur les archives françaises, nous avons pu construire une analyse croisée avec des images produites par les publications françaises de critique sociale de la fin du XIXème siècle et début du XXème siècle, ce qui nous a permis de poursuivre l'enquête concernant les nouvelles significations incorporées dans les dessins brésiliens. En outre, ce croisement a aussi fourni l'occasion de dresser une généalogie de ces manifestations symboliques qui apparaissent ici comme un outil pour comprendre les nouvelles et multiples significations et même les migrations symboliques articulées par ces images par rapport aux gravures véhiculées dans les journaux brésiliens. Cependant, ce que nous cherchons avec cette analyse est d'étudier la conformation du « se faire reconnaître » et « de se reconnaitre soimême » dans une collectivité politique qui avait le but de la représentativité, en prenant l'expérience visuelle comme un ballast important pour ce projet identitaire.